Exposition « Om el donya »
by Flora Elie
du 29 juin au 31 juillet 2023
Vernissage Jeudi 29 Juin, dès 18h30.
Depuis Le Caire, on perçoit immédiatement la dimension urbaine de cette mégalopole à la croissance folle. Les rues sont pleines de petites boutiques, d’échoppes et d’ateliers où ouvriers et artisans exercent des métiers qui ont parfois disparu en Europe du fait de l’industrialisation ou des délocalisations. En déambulant dans ces lieux plein de vie, le regard est capté par des couleurs, des textures, des enchevêtrements saisissants.
La foi occupe une place particulière dans le cœur de nombreux Égyptiens. Et aujourd’hui encore, la vie quotidienne est rythmée par un riche calendrier spirituel dont les origines remontent à la nuit des temps. Les lumières des fanousses du Ramadan illuminent les banquets de rue ou l’intimité des maisons, la nuit résonne de la musique saturée des mouleds sur laquelle les gens se balancent en transe jusqu’au jour, des villages entiers se rassemblent pour célébrer des mariages, des familles et des groupes d’amis de tous âges déambulent dans les rues au crépuscule pour échapper à la chaleur des maisons et profiter de la chaleur des nuits d’été.
Bien que majoritairement désertique, l’Égypte reste un pays très agricole. Même au cœur des villes, la nature n’est jamais loin : le ciel du Caire est peuplé de pigeons élevés sur les toits, les champs et les palmeraies se succèdent dans le delta et le long des berges du Nil où hommes, femmes et enfants s’affairent à la récolte du coton, des dattes, des figues de barbarie et bien d’autres.
El Om el donya (« La Mère du monde » en arabe, surnom donné à l’Egypte) vit et bouillonne sans discontinuer. Celui qui va à sa rencontre à travers ses rues, ses villes et ses campagnes, sera pris dans son joyeux désordre (la patience est de mise), alimenté par la cacophonie des klaxons et des sonos, l’odeur de la poussière, de l’encens et des cacahuètes grillées, dans un rythme enivrant que j’ai essayé d’illustrer pendant les deux années passées à y vivre.
Au sujet de Flora Elie
Profondément sensible à la notion d’héritage culturel et aux enjeux sociaux liés à la mondialisation, je me place en tant que témoin de nos sociétés qui oscillent entre tradition et modernité. C’est ainsi, en plaçant au coeur de ma démarche documentaire les modes de vie locaux, les spécificités culturelles, et la spiritualité, que je souhaite illustrer la diversité de nos civilisations.
En parallèle de mes projets personnels, je collabore aussi régulièrement avec des compagnies artistiques (arts de rue, cirque et théâtre) en France, au Burkina Faso et en Egypte, ainsi qu’avec des ONG et travailleurs sociaux.
J’ai intégré l’agence Hans Lucas en 2021.