Exposition « Ceux qui restent – Ce qu’il reste »

 by Jérôme Boyer

du 1er au 30 Mai 2023 

 

Vernissage jeudi 4 Mai  dès 18h30

La mémoire familiale est plurielle. Elle est faite de récits oraux, de documents (lettres, testaments,…) et d’images (photos, diapositives, films,…) et avec le temps, les souvenirs se transforment, s’altèrent, disparaissent…

« Quelqu’un a dit : on meurt deux fois. On meurt quand on meurt et on meurt une deuxième fois quand on trouve votre photo et que plus personne ne sait de qui il s’agit » Christian Boltanski

Tombées en mains étrangères ou bradées dans des vide-greniers, ces photographies sorties de leur contexte familial, dégagent une impression d’abandon. Lorsqu’elles sont arrachées des maisons auxquelles elles appartenaient et sont définitivement amputées de la tradition orale qui les faisait exister, elles gisent à jamais silencieuses. Quand nulle parole ne vient plus donner sens aux clichés et leur rendre vie, elles ne « disent » plus rien. Elles convoquent l’origine, la filiation, l’appartenance et l’identité.

Hantées par le secret, l’absence et la présence d’inconnus ou non,  elles établissent un lien très intense avec l’histoire privée et l’histoire collective, dont le souvenir mué en fiction, se construit à travers ces images, investies du pouvoir d’invoquer les fantômes.

J’ai développé depuis une dizaine d’année, une fascination pour l’album de famille(s), les vieilles photos, classées et légendées, ou jetées en vrac dans les tiroirs, les boîtes en carton, images de rien…vouées à la conservation dévote, ou à l’abandon, l’oubli…

La plupart des photos présentes dans cette « Monstration » ont été abandonnées ou vendues. J’ai fait l’acquisition de la plupart d’entre elles sur internet ou dans les vides greniers, vide-maison,… Beaucoup d’entre elles ont été dégradées par le temps ou du fait de leurs mauvaises conservations mais elles racontent peut-être plus encore.

Avec cette exposition, j’avais envie de partager un peu de mes « rencontres », un peu de cet intime…

UN PEU DE MOI…

 Je me défini comme un artiste protéiforme intervenant dans différents univers artistiques comme le cirque, le théâtre de rue, la danse, le cinéma, la télévision, les arts plastiques ou encore la scénographie.

Formé à l’école de théâtre du Havre de 1989 à 1996, je décide de m’orienter vers les arts de la rue avec l’envie d’instaurer le théâtre là où il n’était pas.

De 2004 à 2012, je suis danseur/comédien pour La Bazooka (projets à caractère chorégraphique) et dans laquelle, je participe également au processus de recherche et d’écriture pour chaque création.

En 2008, je débute au cinéma dans L’Ennemi Public n°1 (Mesrine) de Jean-François Richet et obtient par la suite quelques petits rôles sur grand écran et à la télévision ; Plus tard, tu comprendras d’Amos Gitaï, Braquo d’Olivier Marchal, Le Havre d’Aki Kaurismaki.

Depuis 2012 , je dirige les projets artistiques de la Cie Le Temps qui Sèche dont le travail est essentiellement orienté sur la parole citoyenne avec laquelle je mène un profond travail de recherche, d’écritures et d’accompagnements, donnant lieu à des restitutions pluridisciplinaires (sonores, signalétiques, scénographiques, spectacles…)

Depuis 2018, je suis assistant casting pour des fictions télévisées tournées en Normandie. L’image tenant une grande place dans mon travail de recherche artistique, j’ai la chance d’observer de l’intérieur, le travail au plateau, la recherche du cadre, de la lumière,…

Je pratique la photographie depuis une dizaine d’années de façon très irrégulière et désordonnée. J’expérimente les outils photographiques couplés à des matériaux divers (vitres, tissus, papiers,…) à la recherche de nouvelles constructions « esthétiques ». La série Stigmates est issue de ce travail de recherches…